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Du Hall 12
à la Maison de l'Avocat
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Le Hall 12 - Un outil de simulation
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Très fortement tournée jusqu’alors vers le secteur de la construction navale de navires de moyen tonnage, c’est au cours de la décennie 1960-1970 que la Société des Ateliers et Chantiers de Bretagne, ACB, a décidé de se diversifier dans des domaines d’activités porteurs, lui permettant de faire appel à ses compétences pluridisciplinaires, afin de maintenir un niveau convenable de son carnet de commandes et, par conséquent, de l’emploi de son personnel dont les savoir-faire étaient largement reconnus.

Devenue au fil des ans un centre de recherche très appliquée et performant, la société maîtrisait des technologies multiples et complexes qu’elle savait associer et mettre en œuvre afin de bien répondre aux spécificités propres à chacun des domaines d’activité technico-économique visés.

De ce fait, les signatures de contrats sur spécifications de la clientèle pour des réalisations à l’unité, voire, mais peu fréquemment, pour quelques unités, devenaient le quotidien. Ce mode de fonctionnement était possible grâce à une organisation matricielle très souple et non moins efficace, des personnels motivés, innovants, capables d’exercer leur art aussi bien dans les bureaux d’études que dans les ateliers et sur les chantiers de montage et d’intervention, tant en France qu’à l’étranger.


Un des axes du déploiement était la conception et la réalisation de machines spéciales devant être exploitées en milieu hostile et, notamment, au fond des mers et sous rayonnements ionisants.


Le milieu hostile, comme son nom l’indique, ne peut pas être pénétré par l’homme pour lui permettre d’accéder auprès d’un équipement préalablement installé afin d’en effectuer sa mise au point ou sa maintenance in situ. C’est la raison pour laquelle le Hall 12 a été construit : dans une ambiance propre et sécurisée, il permettait l’intervention des metteurs au point et conducteurs des machines destinées à un milieu hostile, notamment, sous rayonnements ionisants, le domaine nucléaire.


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En 1980, le Hall 12 a été conçu pour recevoir les ponts perches devant manipuler les casiers de combustibles irradiés stockés sous eau à l’usine de retraitement de La Hague.

Le Hall 12 est principalement équipé d’un pont ayant une hauteur sous crochet importante, de poutres réglables en hauteur et en écartement, et destinées à recevoir les chemins de
roulement des ponts perches, une piscine permettant d’effectuer les essais sous eau, elle-même prolongée par un puits profond de quelques mètres afin de soumettre les éléments électromécaniques des grappins de préhension des casiers à des pressions d’eau analogues à celles du site.
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Les machines Piade, en 1985, puis Atena, en 1989, étaient destinées au démantèlement de laboratoires très fortement contaminés sur les sites de Marcoule et La Hague.
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Piade

   
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Atena

   
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A partir de 1987, l’activité nucléaire d’ACB prend un important virage et concentre ses efforts sur une nouvelle compétence très contraignante : la télé-robotique d’intervention en milieu hostile.
Il s’agit de réaliser des interventions de type ‘’pompier’’, donc, dans l’urgence, et en milieu hostile, donc, sans intervention de l’homme.
   
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Lors d’un contrôle par ultra-sons de la cuve du réacteur de la centrale nucléaire franco-belge des Ardennes, plusieurs indications étaient préoccupantes et leurs interprétations pouvaient être inquiétantes. Ce réacteur avait été arrêté et mis en sécurité, mais s’il s’agissait d’un problème générique, toutes les centrales nucléaires françaises et belges devraient aussi être arrêtées pour être mise en situation de sécurité.
EDF décida alors de passer deux commandes simultanées à deux sociétés différentes pour effectuer une opération ‘’pompier’’ afin d’obtenir une interprétation certaine des indications.
La machine fournie par ACB a été la seule à pouvoir effectuer l’opération, car elle était capable de réaliser du brossage sous eau en mettant en œuvre deux technologies de brosse, du meulage sous eau, du décapage chimique ainsi que du contrôle télévisuel et par ultra-sons.
En partant de la feuille blanche, cette machine télé-opérée, pesant 6 tonnes environ et travaillant sous 10 mètres d’eau, a été conçue et réalisée en
huit semaines et a mobilisé 90 personnes hors sous-traitants.
Dans ce court délai, une machine de qualification du procédé a été réalisée, le procédé a été mis au point et qualifié sur le site des Ardennes sur une pièce du circuit primaire, la machine principale a été réalisée et qualifiée, les procédures d’intervention écrites, le personnel de conduite formé et qualifié.
Une première mondiale venait d’être réalisée, valant les félicitations écrites d’EDF aux personnels ayant participé à l’affaire.

   
Une telle intervention n'était possible que par la grande maîtrise de la conduite de projets muti-technologiques, et une habitude de chacun des membres de l'équipe à travailler dans le respect de procédures existantes et rigoureuses d'Assurance Qualité.

Le Hall 12 avait permis de simuler en grandeur réelle la cuve du réacteur et l’enceinte de confinement à 50 centimètres près.

Il faut ajouter, qu’en fin d’assemblage de la machine et au début de sa mise au point, les équipes ont été confrontées aux contraintes du plan ORSEC du 29/10/1987 déclenché à la suite de l’incendie d’une usine d’engrais voisine. D’une part, les habitants de Saint Herblain étaient évacués et, d’autre part, toutes les pièces en cours de fabrication chez les sous-traitants implantés à l’Ouest de l’agglomération nantaise, devaient être récupérées pour être mises à la disposition de fabricants installés à l’Est de l’agglomération.


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Au moment du lancement des études de cette machine d’intervention sur la cuve de la centrale des Ardennes, le SPOT, Structures Porteuses pour Opérations Télé-opérées, était en cours de conception.
A la demande d’EDF, cette commande a été mise entre parenthèses afin de libérer des ressources.

Cet équipement, capable d’intervenir en air et sous eau, et de conception modulaire, s’adaptait à de nombreux cas et à tous les modèles français de centrales nucléaires.

Le dossier des procédures de ses interventions était lui aussi organisé de manière modulaire.

La conception du Hall 12 permettait de simuler les différentes configurations d’intervention.

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En décembre 1991, une fissure était détectée sur une soudure d’un couvercle de cuve de la centrale du Bugey.

EDF passait quatre commandes à quatre sociétés différentes.

Seules deux sociétés surent relever le défi technique.
ACB, arrivée la première, fut en conséquence la seule à intervenir avec la technique du ressuage.

L’équipement adopté est un robot à deux dimensions dont le calibrage (détermination de la position initiale du robot) est effectué en télé-opération.

De multiples outils ont été développés : contrôle par courants de Foucault, ultra-sons, ressuage, usinage de pièces gênant l’accès, etc.

En partant de la feuille blanche, ce robot a été conçu, réalisé et mis au point en 10 semaines avec une mobilisation de
120 personnes hors sous-traitants.

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De nombreuses autres machines ont été réalisées comme par exemple :

Le robot de nettoyage et de contrôle des tubes de condenseur dont le contrôleur robotique, de développement propre, a été couplé à un logiciel de CAO robotique afin de réaliser une première mondiale, le pilotage d’une machine par une image de synthèse.

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Le compactage télé-opéré de déchets nucléaires
avant leur stockage en sites spécialisés.

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Le robot 3D redondant d’intervention en pressuriseur, dont le calibrage est effectué en télé-opération.

   
Poste d'usinage

La machine de prise d’échantillons sur le circuit primaire du réacteur, en contrôle destructif.

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Après l'usinage
   

Les hottes de la centrale Super Phénix permettaient
la manutention des pompes à sodium en toute sécurité.

Par la suite elles seront modifiées pour la manutention des générateurs de vapeur de cette même centrale.

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Puis ALSTHOM, devenue ALSTOM, a utilisé cet atelier pour tester des pompes de grandes dimensions.

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Aménagement de l'île de Nantes
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Dans le cadre du réaménagement de l'île de Nantes, la municipalité a acheté le Hall 12 et l'a rebaptisé la Halle 12. Par la suite il a été cédé au Barreau des Avocats de Nantes.

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La Maison de l'Avocat de Nantes
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En mars 2004, des études de faisabilité de construction d’une nouvelle Maison de l’Avocat, font état de l’hypothèse de la Tour n°12 ainsi que de 3 autres emplacements potentiels.
Au cours de l’année 2004, l’hypothèse Tour n°12 prend corps et le projet devient réalité.

Les fondations et la structure du Hall 12 ont été gardées.
Plusieurs niveaux ont été réalisés et aménagés.
Les façades ont été équipées de plaques de polycarbonate translucide. 

La transformation a été lancée début 2008.

Les services de l’Ordre et de la CARPA ainsi que la crèche, déménagent en juin 2009 pour occuper les nouveaux locaux de la Maison de l’Avocat.

Le Président de Nantes Métropole, M. Jean-Marc AYRAULT, et le Bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Barreau de Nantes, Me Philippe JOYEUX, ont inauguré ce bâtiment le 18/09/2009.

La Maison de l'Avocat de Nantes a redonné vie à cet outil industriel de simulation, situé tout prés du Tribunal de Grande Instance de Nantes.

   
 
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